Et voici la troisième et dernière interview que j'ai réalisé pour l'Annaëlle Challenge et non des moindres, celle d'Immanol Arrizabalaga le boss de la société Napco Global et surtout le créateur de la marque Pride. Immanol est un visionnaire dans le bodyboard; il a découvert beaucoup de jeunes talents australiens comme Cade Sharp, Sam bennett ou Lewy finnegan plus récemment; Il a pas mal ridé à un très bon niveau aussi il y a quelques années et ne fait rien au hasard avec sa marque, il a une grande expérience du boog dans sa globalité. D'un naturel plutôt discret il laisse peu d'infos circuler à son sujet et je crois bien que c'est la première interview à laquelle il a accepté de répondre :)
Salut Imanol; merci de prendre du temps pour répondre a quelques questions car tu es plutôt discret en matière d’interview sur la scène bodyboard;
Salut l’équipe du Annaëlle Challenge,
Un plaisir de répondre à votre interview !
Ou es-tu en ce moment même? Trouves tu du temps pour rider de temps en temps ou tu laisses cette partie aux riders avec lesquels tu travailles?
Je réponds à ces questions depuis nos nouveaux locaux à Anglet. On y a combiné notre siège social, le Pride Lab (notre bureau R&D) et notre nouveau projet, le Bodyboardcenter. Le Bodyboardcenter a été conçu comme un lieu de vie bodyboard, associant shop, centre de formation et test-center. Mettre en musique tout cela prend beaucoup de ressources, mais je trouve bien entendu le temps de m’adonner à ma passion première !
Pour ceux qui ne le sauraient pas, tu as créé l’une des marques leader du bodyboard mondial à savoir PRIDE, et tu as aussi développé la société Napco Global qui est le distributeur europe de NMD, VS, Pride entre autres. Comment vois-tu l’état du marché du bodyboard en europe depuis les 5 dernières années ?
Mon opinion est que le bodyboard reste un sport de niche, pratiquée par une communauté de gens passionnés.
On a peut-être la sensation de voir de plus en plus de surfeurs à l’eau quand les vagues sont moyennes. Mais quand les conditions sont là, le noyau dur de bodyboardeurs est présent, et ça, ça ne changera pas.
Peut-être qu’un jour le grand public prendra conscience que le bodyboard, au-delà d’une activité aquatique accessible, est un sport à part entière, mais ça va demander encore un peu de travail.
L’ ISS sort chez Pride à la fin de l’année et sera l’un des partenaires de l’Annaelle Challenge 2015; Tu es à l’origine du concept avec MEZ et son équipe, quel a été ton rôle dans ce projet? Il y a eu quelques galères avant d’arriver à tout finaliser?
L’ISS est développé par une société tierce et indépendante de nos marques de bodyboards, un peu à la manière de FCS dans le monde du surf.
A noter que Nick ‘Mez’ Mesritz, a joué un grand rôle dans la viabilisation technique du projet. C’est cette étape qui a pris plusieurs années.
ISS est l’évolution majeure dans l’histoire du bodyboard. Imaginez avoir une planche et pouvoir l’utiliser dans tous types de vagues et toutes températures d’eau (de l’Islande au Mexique…). C’était absolument inimaginable auparavant.
Les nouvelles boards Pride 2015/2016 sortent très bientôt en Europe, quelles sont les nouveautés cette année? Comment et sur quoi te bases tu pour décider des combinaisons de couleurs et des shapes des planches sur une saison?
La grande nouveauté sur les boards Pride cette année est bien sûr l’ISS. Le système sera dispo sur tous les principaux modèles de la gamme. Pour la sélection des couleurs, on se base sur les goûts perso de nos team riders, puis on essaie d’en sortir une sélection cohérente. Les coloris des palmes Vulcan et des accessoires Pride sont aussi conçus pour pouvoir s’associer aux boards. Le style c’est quand même ce qu’il y a de plus important, non ?
Jeremy Arnoux collabore avec toi au sein de Napco Global, en combien de temps avez vous développé les nouvelles palmes Pride Vulcan qui viennent d’être commercialisées? Peux tu nous décrire l’idée des différentes densités de caoutchouc sur une même palme?
Oui, car Jeremy Arnoux, à coté de ses qualités de free-surfeur et de compétiteur, a tout de même un diplôme d’ingénieur en poche !
L’idée était de sortir de la tendance de la plupart des marques qui consistait à reprendre avec peu de modifications un des classiques du sport (sans le citer).
Le problème c’est que le classique en question a été conçu en 1939. Il était temps d’innover !
On a donc mis en place un process de R&D* afin d’apporter une vraie solution au bodyboardeur en termes de confort, de propulsion et de style.
Tout cela nous a pris en gros deux ans, et beaucoup d’investissements.
En ce qui concerne les trois densités de caoutchouc associées dans les Vulcan V2, c’est un des biais pour atteindre le meilleur fit et une transmission optimale de la force.
Nick Mezritz évoquait dans son interview que ses ateliers Broady en indo allaient travailler avec les machines AKU shaper dans le futur; c’est une première car cela fonctionne pour les surfboards jusqu’à présent. L’idée sera de dessiner des courbes, des rockers et des channels de façon encore plus précises sur les bodyboards?
Effectivement, l’utilisation de machines AKU nous ouvre un océan de possibilités. Attendez-vous à voir des choses très surprenantes dans un futur proche :)
Tu penses déjà à des innovations pour les deux prochaines années? J’ai cru comprendre que vous travaillez depuis quelques temps sur des prototypes de planches sans plugs insérés ?
Trop tôt pour répondre publiquement à cette question :)
Pour un petit breton qui déballe sa pride ISS au pied du sapin dans 4 mois, que lui conseilles-tu comme stringers sur la gamme future flex series en sachant que nos eaux varient de 9/10 degrés l’hiver à un timide 18 l’été (au max) ?
Si le rider va rider en Bretagne exclusivement, il peut faire l’année entière avec deux stringers : un Soft et un Medium Flex. Plus l’eau devient froide, plus il tendra vers le stringer soft. Plus les vagues sont creuses et puissantes, plus il tendra vers un stringer Soft. A l’inverse, si les vagues sont plates, un peu de rigidité sera appréciée pour gagner en vitesse.
En outre, l’ISS permettra au rider d’utiliser des boards en PP en Bretagne, avec tous les avantages en termes de réactivité que cela comporte.
Peux-tu nous parler un peu de la prochaine vidéo du jeune Lewy Finnegan, sous quel format va-t-elle sortir?
La nouvelle video de Lewy Finnegan a été produite par Tom Jennings et filmée à la caméra Red. Le film fait un peu moins de 15 minutes et offre le meilleur de l’Australie, du petit wedge de 3 pieds aux bombes surréelles des dernières sessions à The Right. C’est du jamais vu et à mon sens probablement la meilleure video bodyboard de l’année.
Merci beaucoup Imanol ! Je te laisse libre pour la dernière
Un grand merci à Gwen ( Directeur de compétition du AC) qui se donne à fond pour le bodyboard Breton et Français en général, ainsi qu’à toutes les personnes qui nous rendent fier de faire partie de la communauté bodyboard ! :)
(* recherche et développement )